Novembre 1999 : vers les 35 heures (avant-dernière)

Actualité - le thème du mois : l’Enquête interne - Notre palmarès du management

L’effet du 22 octobre

Vous le savez sûrement, maintenant : vous étiez plus de 2000 à répondre à l’appel à la grève de l’intersyndicale, le vendredi 22 octobre. Bravo pour votre implication, et merci pour votre soutien.

Mais à quoi a servi ce mouvement ?

• A montrer à la Direction qu’au-delà des membres de l’intersyndicale présents à la table des négociations, c’est bien l’ensemble du personnel qui exprime ses attentes.
• A indiquer, par le caractère exceptionnel d’une grève à Cap Gemini, que la réduction du temps de travail est un sujet capital sur lequel les salariés ne transigeront pas.
• Enfin, à inquiéter la Direction, suffisamment pour qu’elle retire son projet initial de juillet (avec les fameuses pauses) et que M. Hermelin se pose en médiateur pour sortir la négociation de l’impasse.

Et ensuite ?

Depuis, la négociation suit son cours au rythme d’une réunion hebdomadaire avec la Direction. Ce qui laisse encore sept chances d’arriver à un accord avant le 31 décembre.

Malheureusement, toutes les réunions ne sont pas fructueuses. Ainsi, celle du 28 octobre et celle du 8 novembre ont buté sur le même écueil :

comment mesurer le temps de travail quotidien ?

Cette question est induite par la position de la Direction, qui veut réduire le temps de travail annuel par deux moyens simultanés :

• 10 jours non travaillés, et
• réduction de 26 minutes du temps de travail quotidien.

... et c’est là que le bât blesse !
Dès le premier mois d’ancienneté dans le Groupe, chacun se rend compte de l’inapplicabilité d’une réduction du temps de travail en minutes, surtout si la charge de travail et les délais sont inchangés.

Une question de moyens

C’est pourquoi, le 8 novembre, l’intersyndicale demandait tout simplement l’installation de pointeuses dans les locaux de Cap Gemini.

Réaction offusquée de la Direction : des pointeuses, quelle horreur ! vous n’y pensez pas ! et les salariés n’accepteront jamais un tel flicage !

Tragique incompréhension !

• D’un côté, de nombreux collègues se déclarent en faveur d’un pointage qui montrerait leur temps réel de travail, souvent supérieur aux 7h48 actuellement réglementaires,
• de l’autre, la Direction fait semblant de n’y voir qu’une mesure de " flicage ", et répète que puisque nous sommes libres d’organiser nos horaires à notre gré (ben voyons !), ce serait vraiment bête de gâcher tout cela ! Et pour montrer qu’elle connaît bien nos habitudes, elle nous " rappelle " que par exemple il nous est facile de faire des pauses pour aller chez le coiffeur ou acheter du rouge à lèvres (sic) !

le thème du mois : l’Enquête interne de l’été dernier

La Direction des Ressources Humaines pense remédier au grave défaut de communication interne qu’elle semble découvrir, en mettant sur son site de Galaxy les commentaires de l’enquête –mais pas les résultats bruts !

Une interprétation bien indulgente

La DRH juge " acceptable " une note globale de 16 sur une échelle qui va de – 100 à + 100. Si la note de satisfaction client ou CSE de votre projet était de 16/100 (en points positifs, tout de même !), vous imaginez la réaction de votre manager et la maigreur de votre prochaine augmentation !

De plus, ce que le site RH ne nous montre pas clairement, c’est que l’item qui remporte la meilleure note (82), c’est :

"Cap Gemini est attentif à ses actionnaires", alors que

"Cap Gemini est attentif à ses collaborateurs", dégringole à -26 !

Il faut descendre vers les notes polaires pour trouver ce qui nous touche de près :

• la note la plus basse (-47) répond à "Je considère avoir un salaire compétitif".
• Juste au-dessus, " Je suis informé de mes opportunités d’évolution professionnelle " récolte –37.

Pour une Direction qui se dit attentive aux salariés, l’auto-indulgence affichée n’est pas du meilleur effet. Mais peut-être n’est-ce qu’une réaction de façade contre la déception liée à la découverte des résultats.

En effet, la note moyenne sur le thème du management (4/100), et celle sur les RH (7/100) ne sont pas exactement un plébiscite !

Et pourtant, nous ne cessons de le répéter, les salariés de Cap Gemini, dévoués et compétents, sont attachés au Groupe et n’en partent pas sur un simple coup de tête : " J’aime mon travail " obtient 54/100, et " Je souhaite avoir plus de responsabilités ", 59/100, bien que cette dernière affirmation exprime aussi une certaine frustration.

En résumé, ce que nous préférons à Cap Gemini, ce sont les salariés, car c’est bien nous, commerciaux, administratifs, techniciens, qui assurons les résultats du Groupe et maintenons son image.

La Direction a trouvé nos jugements " parfois sévères ". Elle annonce son intention de travailler davantage dans le respect des valeurs du Groupe. En cette période de négociations " 35 heures ", elle peut s’inspirer de trois de ces valeurs : l’innovation, la loyauté et le plaisir

Notre palmarès du management

Ce mois-ci, nous décernons une Colombe d’honneur à Bruno Nigrelli, Directeur de la division Infogérance. Ce qui lui vaut cette distinction ? L’idée, rare chez un manager, que les efforts exceptionnels des salariés valent une contrepartie exceptionnelle. Exemple : le montant de la prime spéciale applicable à l’astreinte (hors interventions) pendant les fêtes de fin d’année.