janvier 2000 : Bonne année, bravo et merci

Cette année 2000, qui a longtemps symbolisé le futur et le progrès, a commencé très fort par 4 événements presque simultanés :

• la victoire sur le Bug  bravo aux informaticiens de Cap et d’ailleurs qui y ont passé toute l’année 99, y compris la nuit du 31 décembre
• la marée noire et ses dégâts bravo à tous les bénévoles qui ont manifesté activement leur solidarité aux riverains de l’Océan
• les tempêtes exceptionnelles bravo aux professionnels (EDF, Pompiers, Télécom, forestiers), qui se sont dévoués sans compter pour les sinistrés
• le passage aux 35 heures  merci aux collègues qui nous ont soutenus, encouragés, et fait part de leurs réactions tout au long des négociations.

Tout ceci conforte une valeur chère à la CFTC : la priorité de l’être humain et de la solidarité sur l’économie et le profit.

• Pour les 35 heures l’accord Cap Gemini n’est pas encore signé, mais nous, CFTC, avons annoncé notre intention de le faire après quelques derniers réglages.

• Pourquoi nous signons : parce que pour nous, le travail sur le texte est terminé. " Le mieux est l’ennemi du bien " dit-on : vouloir trop préciser les termes de l’accord le rendrait trop restrictif, voire inapplicable. Un accord prétendant règler d’avance toutes les réalités possibles dans le Groupe ne serait qu’un diktat irréaliste, et ne nous inspirerait aucune confiance. Maintenant, il faut être attentifs à l’application et au suivi de l’accord sur le terrain, car au fond, les 35 heures, c’est un saut dans l’inconnu ...

N’oublions pas que le texte actuel résulte d’environ 60 heures de débats souvent houleux avec la direction, d’octobre à début janvier. C’était une (âpre) négociation, où chaque partie a dû revoir ses positions. Pour vous en donner une idée en raccourci, voici le rappel de quelques points de départ respectifs d’octobre, et le résultat obtenu :

accord 35 h de cap gemini : les conditions de la réussite

Par certains côtés, les nouveaux textes, lois ou règlements sont comme les engins spatiaux : l’important, c’est le lancement ! Or, la mise en orbite réussie des 35 heures dépend de la façon dont les salariés s’approprieront les dispositions nouvelles, et les intégreront dans leurs habitudes. Pour nous, Délégués syndicaux CFTC signataires et responsables, deux conditions sont nécessaires : il faut comprendre le texte, et il faut en tirer parti, c’est à dire être décidés à jouer le jeu.

COMPRENDRE LE TEXTE.

Les lois et règlements sont souvent obscurs pour les non-juristes. Cela s’est vérifié en juin dernier avec l’accord Syntec : on aurait presque pu organiser un concours d’interprétation !

Pour clarifier au maximum l’accord Cap Gemini, nous avons procédé à une analyse de forme. Chaque fois que c’était nécessaire, nous avons fait modifier et préciser la rédaction de la Direction.

Mais si l’on n’a pas vécu ou suivi de près toutes les négociations de l’accord, on risque de l’interpréter et de l’appliquer différemment.

La Commission de suivi doit servir à éviter ce piège. Elle réunit les négociateurs de l’accord, syndicats et Direction, pour veiller à son application et à ses effets (heures sup, dépassements d’horaire), mais aussi pour en empêcher les dérives.

A cela s’ajoutent les moyens d’information et de recours habituels des salariés : les Délégués du personnels et les élus du C.E.

N’hésitez pas : utilisez-les sans modération. Vos équipes d’élus CFTC y sont prêtes.

EN TIRER PARTI

Tirer parti de l’accord, c’est prendre conscience du rôle de chacun de nous. A l’annonce de la fin des négociations, la réaction la plus étonnante de quelques collègues a été : " Finalement, rien ne changera, à part 9 jours de travail en moins par an. ( !) "

Rien ne changera ? Oui et non

• Oui, c’est vrai, dans la mesure où certains d’entre nous (mais pas tous) resteront devant leur écran plus de 7 heures 20 par jour, au moins tant que les charges et délais des projets en cours n’auront pas été réajustés.

• Non, ça changera, avec la récupération du temps passé en plus (c’est l’un des points majeurs de l’accord).

Et c’est à nous, qui déclarons notre activité, de ne pas mettre directement au panier ces heures passées à travailler !

La pire des choses, ce serait en effet de faire comme si rien ne changeait, et de continuer à ne mentionner aucun dépassement.

Il faudrait alors expliquer par quel prodige la charge qui remplissait déjà plus de 39 heures, tiendrait subitement dans 35 heures sans déborder ?

Soyez sûrs que la Direction elle-même n’en reviendrait pas ! Voulez-vous vraiment lui faire cette surprise ?

Nous vous suggérons plutôt une façon intéressante de tirer pleinement parti de l’accord 35 heures :

MORALITE : ne tuons pas la poule aux œufs d’or, laissons-la commencer à pondre !