AINSI VA LA VIE DU GROUPE

Participation 2000 : mauvaise nouvelle

Au moment de la parution du Bilan Annuel et de l'assemblée des actionnaires où les propos rassurants sont de rigueur, les salariés ont droit au mauvais côté du discours : la participation dégagée au titre de l'exercice 2000 n'atteindra pas le tiers d'un mois de salaire brut.


Epargne-temps : le compte n'y sera pas

Si vous aviez entendu parler d'un projet de compte Epargne-temps (CET) à Cap Gemini Ernst & Young et envisagé d'épargner vos heures excédentaires de l'année 2000, n'y pensez plus : le CET ne verra pas le jour.

Ce dossier, ouvert à la demande insistante de la CGC, a suivi le parcours habituel des négociations DRH-Syndicats : propositions, avant-projets, discussions et modifications, puis –c'est nouveau- présentation avant signature au Comité d'entreprise (CCE), le 22 mars.

C'est là que tout a dérapé : les représentants de la CGC, initialement demandeurs, ont opté pour une surprenante absence de position (voir plus loin).

Réaction de la Direction, tout aussi surprenante : si la CGC ne signe pas cet accord, je décide qu'aucun autre syndicat ne le signera, et je le passe à la trappe !

Résumé de ce curieux épisode CET:

  1. au bout de cinq à six réunions avec les partenaires sociaux, la Direction rédige un projet d'accord CET, qui pourrait concerner jusqu'à 10 % des salariés.
  2. premier coup de théâtre : les demandeurs et défendeurs du CET se désintéressent du dossier.
  3. second coup de théâtre : la Direction (par dépit ?) décide unilatéralement de retirer l'accord du champ des négociations, privant de ce fait une partie du personnel d'un avantage potentiel.

On dit que "seuls les sots ne changent pas d'avis" Est-ce une consolation ?


Négociations à venir

le theme du mois : Les pratiques sociales et leur résultat

Coincés entre leurs actionnaires, leurs clients, et parfois, le souci de présenter une façade "socialement correcte" les chefs d'entreprise du secteur privé français choisissent et annoncent leurs options de management avec plus ou moins de bonheur, selon leur style :

v Les brutes sans scrupules, …

Marks & Spencer croit pouvoir virer 1833 salariés sur un simple mail : ignorance des lois, irresponsabilité sociale, incompétence en gestion, mépris inqualifiable du personnel.

Résultat : affluence et chiffre de ventes record dans les magasins. Le PDG du groupe a atteint ses objectifs "stratégiques et qualitatifs" (sic), il aura sa prime de 650 000 £, soit 1M d'€ !

v … les malchanceux maladroits

Le groupe Danone, en pleine forme, prévoit 1.816 suppressions d'emplois pour juin 2004, dont 570 dans sa filiale LU France qui a fait 900 MF de bénéfice en 2000 et en prévoit 1.100 en 2001. Objectif : "sauvegarder la compétitivité de l'outil européen". Cette fois, même si l'option est discutable, la loi est respectée et même dépassée, notamment avec le programme de reclassement signé avec les autorités locales des sites à fermer, pour maintenir l'emploi sur place après le départ de LU. Mais la communication externe du groupe a été nulle, et l'annonce simultanée de Marks & Spencer a créé la confusion.

Résultat : appel au boycott, dangereux pour les autres emplois de la filiale, mais encouragé par les mêmes élus locaux qui ont signé avec LU un contrat de reclassement !

v Moralité (immorale)

Les politiques britanniques qui n'ont jamais accepté les directives européennes de consultation du personnel doivent s'amuser : ce n'est pas Marks & Spencer mais c'est Danone qui est le plus pénalisé dans les conflits actuels!

v et ce n'est pas fini

Dans le genre "Management humain", Valéo pourrait supprimer 600 postes à Cahors et à Vire, et 1000 à 1500 emplois d'AOM-Air Liberté vont bientôt être victimes d'une gestion désastreuse.

Ces deux entreprises partagent avec CGEY un actionnaire de référence, M. Seillière qui fait aussi beaucoup de bruit au Medef. Chez nous, il s'est surtout illustré au moment des 35 heures par sa parfaite connaissance de notre salaire moyen, qu'il situait à 400 KF...

v Comment ça se passe à Cap ?

La Direction de Cap Gemini Ernst & Young France est trop prudente pour ne pas se conformer à la législation. Regrettons au passage que les managers de terrain ne soient pas assez formés dans ce domaine pour avoir le même souci.

Contrairement aux deux cas précédents, le marché de l'emploi dans notre branche est très favorable aux salariés. Nous devrions en profiter. Hélas, à Cap, ce sont parfois les élus qui disjonctent. Alors même que des salariés se battent pour leurs emplois dans d'autres entreprises, voici ce qui se passe chez nous (extrait de la réunion du 22 mars du Comité central d'entreprise, où ne siègent que la Direction, la CFDT et la CGC ) :

Avis du comité sur le projet d'accord Compte Epargne temps :

Avis du comité sur le projet d'accord Tranches exceptionnelles d'activité (TEA) :

Oui, vous avez bien lu : vos représentants au CCE, consultés sur des projets d'accords concrets, résultant d'heures passées à négocier avec la DRH, s'abstiennent ou ne se prononcent pas !