AINSI VA LA VIE DU GROUPE
La Direction a perdu le Mont Blanc
qui est, comme chacun sait, le seul instrument digne de parapher des textes importants, comme les accords d'entreprise, par exemple.
Voilà sans doute pourquoi le dialogue social ne progresse plus à CGEY FRANCE : faute de stylo, la Direction est incapable de signer !
Ou alors, elle ne s'est pas encore remise du très bon accord 35 heures signé par la CFTC dès le 21 janvier 2000-, qui lui a coûté quelques concessions, notamment en matière de congés d'ancienneté.
Mais cette année, malgré le rythme régulier des réunions de négociation, tout est bloqué et rien n'avance.
N'allez pas croire pourtant que cet attentisme soit délibéré, oh non !
Un programme trop ambitieux ?
Le programme des négociations collectives du 1er semestre 2001 a été jugé "consistant" par M. Jean Rochet, patron de CGEY France, qui a ajouté : "Si nous le proposons, c'est que nous souhaitons aboutir, et que cela nous paraît possible dans des délais raisonnables." c'était dans une lettre aux Délégués syndicaux, le 5 février dernier !
Trois mois après, les projets de textes issus des négociations sur les travaux exceptionnels (TEA) et le compte épargne-temps (CET) sont gelés par la Direction. Pourquoi ?
Régression sociale et fuite du personnel
Après tout, il suffit d'attendre que l'érosion fasse son uvre. Avec un turn-over de 30 %, il ne restera bientôt que quelques anciens au seuil de la retraite pour raconter aux jeunes les grandes légendes mythologiques du groupe : les statuts du personnel, l'accord salaires, l'accord sur les UTE
Négociations à venir
les faits, en bref :
L'épargne salariale, redéfinie par la Loi du 19 février 2001, recouvre l'ensemble des moyens légaux dont disposent les salariés pour se constituer une épargne par une "rémunération différée". Ce sont surtout :
Des avantages sociaux et fiscaux encouragent les entreprises à mettre en place les mesures facultatives. De plus, les employeurs y voient un moyen de motiver et de fidéliser leur personnel, sans incidence sur les éléments de rémunération déjà en vigueur.
A Cap Gemini, seule existait la participation obligatoire ; ni intéressement, ni PEE, ni actionnariat pour les salariés, et encore moins d'augmentation générale des salaires !
Depuis la création de CGEY, la Direction a jugé intéressant d'importer des avantages qui avaient cours chez Ernst & Young, sans pour autant devoir envisager une vraie politique d'évolution salariale (quelle horreur !).
la position de la CFTC :
La CFTC est favorable à l'intéressement.
En ce qui concerne l'épargne d'entreprise, il faut, pour qu'elle soit équitable, tenir compte des capacités d'épargne limitées des bas salaires. Et dans tous les cas, ces dispositifs doivent rester réellement déconnectés de l'évolution salariale.
La CFTC considère donc que, faute d'une politique transparente d'évolution des salaires et tant que la négociation obligatoire sur les salaires restera une mascarade à CGEY, il est impossible d'arriver à la conclusion d'un accord sur l'épargne-entreprise.
Actuellement encore, combien de candidats à l'embauche entendent-ils leur futur manager leur faire miroiter "les avantages de la Mutuelle et de la participation", en compensation d'un salaire toujours inférieur à leur attentes ?
M. Paul Hermelin et M. Jean Rochet se sont eux-mêmes laissés aller à cet amalgame, il y a moins d'un an, dans une lettre au personnel de Cap Gemini FRANCE (datée du 11 septembre 2000) :
"Abordons en premier lieu un sujet sensible : les rémunérations. Toutes les enquêtes salariales auxquelles nous participons nous le montrent : le niveau de nos salaires et notre politique salariale (sic !) sont en ligne avec le marché, et c'est bien normal.( ) Par ailleurs, toute comparaison pertinente doit se fonder sur la rémunération globale : il faut prendre en compte par exemple la participation, qui a permis en deux ans [après 6 ans sans participation, NDLR] à tous nos collaborateurs de voir croître leurs revenus annuels de l'équivalent d'un mois de salaire net supplémentaire."
La participation acquise au titre de l'exercice 2000 se situera entre 10 et 15 % d'un mois de salaire. C'est dire si, en huit mois, les arguments de la Direction se démentent vite !
Enfin, la CFTC a toujours affirmé son attachement à une participation effective des salariés à la marche de leur entreprise, ce qui dépasse largement les aspects financiers. Or, la loi de février étend les négociations annuelles obligatoires aux questions d'épargne salariale, mais n'encourage pas l'implication des salariés à la stratégie de l'entreprise.
Tout reste donc à faire, surtout à CGEY. q