mars 2002

AINSI VA LA VIE DU GROUPE

 

Frais de déplacement

Le nouveau système de remboursement des frais de déplacement entre en vigueur ce mois-ci. Il comporte des points forts : un traitement identique pour tout le personnel, des mesures plus équitables (disparition des zones), et une amélioration du niveau global de remboursement.

Il a aussi ses points faibles : suppression du remboursement des kilomètres-moto, alors que c'est le seul moyen de transport de certains collègues ; Accords de groupe avec les chaînes hôtelières : pas aussi aisés que prévu à mettre en œuvre, semble-t-il.

En publiant cette note, la DRH a pris l'initiative de devancer les premières questions qu'elle suscitera. C'est une bonne idée, mais qui soulève aussi quelques inquiétudes, par exemple sur la définition de la "communauté urbaine" (dernière question) : si cette expression désigne un cercle de 30 km autour de chaque ville, Paris ou province, comment seront traités les déplacements des provinciaux, les IK, les repas ?

Il est encore trop tôt pour voir comment les managers vont interpréter cette note dans les ordres de mission. Nous savons qu'ils ne manquent pas d'imagination pour réduire leurs charges, surtout en ce moment. Ne signez donc pas vos ordres de mission sans les lire avec soin, et en cas de doute, adressez-vous à vos représentants.

Chasse aux coûts : ça continue

Parts variables 2001 amputées sans explication, proportion fixe / variable modifiée arbitrairement, tentatives de licenciements économiques déguisés en licenciements individuels pour faute, surcharge des administratifs … autant de mesures désordonnées prises dans la panique et mises en œuvre précipitamment par un management de terrain qui ne voit que ses résultats et ignore la loi. Conséquence : dans toute la France, l'Inspection du travail et les Prud'hommes commencent à entendre souvent parler de Cap Gemini Ernst & Young.

Si vos collègues ou vous-mêmes subissez ce genre de pratiques, ne vous laissez pas impressionner, tenez bon et alertez vos délégués du personnel ou vos élus du CE.

On commence à voir – et c'est nouveau- des managers abusifs abandonner leurs tentatives d'intimidation quand ils sentent un peu de résistance chez leurs proies.

Négociations en cours

En suspens, mais peut-être plus pour longtemps : signature d'accords sur les astreintes, sur la diffusion de l'information syndicale, sur le découpage de l'UES en établissements et le protocole pré-électoral.

Ensuite, démarrage de l'un des gros chantiers 2002 : l'intéressement et le Plan d'Epargne d'entreprise.


 

le theme du mois : GERONIMO, figure très emblématique de CGE&Y

 

La silhouette du trimaran confié à Olivier de Kersauzon nous est maintenant familière.

A force d'articles, d'affiches, de cartes postales, de maquettes, et de gros moyens en marketing et communication, l'identification CGE&Y/ Geronimo est réussie au-delà des espérances.

On dirait que le bateau lui-même y met du sien, en s'efforçant de vivre les mêmes événements que le Groupe. Exemples :

Décembre 2001, à bord de Geronimo :

pendant un entraînement, une avarie se déclare en tête de mât. Il faut remplacer une pièce, puis remâter.

Décembre 2001, à CGE&Y :

pendant la "réorganisation" de fin d'année (suppression de 5 400 emplois entre juin et décembre), une défection se produit au sommet de la hiérarchie.

Il faut remplacer M. Geoff Unwin par M. Paul Hermelin, ce dernier par M. François Mazon, puis remettre la pyramide hiérarchique sur le pont.                                        

Cet événement en déclenche d'ailleurs un autre dans la foulée : soucieux de ne pas faire apparaître ce brusque remplacement comme une sanction, M. Serge Kampf sort de sa réserve (indienne) et prend sa plume (d'Apache) pour expliquer à tout le Personnel que l'on avait oublié la date du 60è anniversaire de Geoff, oh my God !


Et comme le savent bien nos collègues qui atteignent ou ont dépassé cet âge, il suffit d'exprimer le désir de cesser son activité pour que le groupe vous aménage aussitôt une retraite dorée, n'est-ce pas ?

Février 2002, à bord de Geronimo,

au sud de l'Equateur : 10 jours après le départ, le skipper prend une décision grave : demi-tour, on rentre à Brest. Il s'était aperçu dans la nuit qu'un défaut du système de gouvernail provoquait de très fortes vibrations à haute vitesse, et pouvait bloquer la barre.

Résultat : le bateau n'est plus gouverné, plus manœuvrant en vitesse de course. "On ne connaît pas encore la cause de ces ennuis, mais à continuer comme ça, on risquait de tout casser et de mettre en péril le bateau et l'équipage" estimait Kersauzon.

On rentre donc comme on peut en évitant les zones à risques et en réduisant la voilure.

Priorité : la préservation des hommes et de la machine, avant les résultats. Bravo capitaine pour ce choix courageux et responsable.

Février 2002 à CGE&Y,

à Paris : le Conseil d'administration présente les résultats 2001.

Résultats d'exploitation en baisse : 423 M€, contre 703 en 2000, résultat net part du Groupe : 152 M€ contre 431 en 2000, coûts de restructuration (dont les licenciements collectifs en Europe) : 181 M€.

Pour CGE&Y France, le patron prend une décision grave : pas de plan social, pas de mesure économique collective.

Face à la crise qui se prolonge, on continue comme on peut, en évitant les turbulences économiques et en réduisant les coûts.

Mais le skipper a dit : "pas de mesure officielle, c'est mauvais pour l'image". On bricole donc ici et là des allègements discutables : rognage sur les frais de dép, sur les parts variables, et même sur les emplois, quand l'activité tombe trop bas.

Résultat : l'entreprise ne semble plus gouvernée, plus manœuvrante. Elle a perdu son Cap, car les Valeurs du Groupe et même la stratégie ont disparu dans le brouillard …

Priorité : la préservation de résultats passables pour les actionnaires, avant les hommes et l'outil de travail.

Capitaine, votre choix est très dangereux, dès maintenant mais aussi à plus long terme, car à continuer comme ça, on risque de tout casser et de mettre en péril l'entreprise, en anéantissant ce qui restera de confiance chez ce qui restera de l'équipage, au moment de la reprise.          q