Le 7 juin au C.E. européen, M. Hermelin répondait aux questions des élus. Petit extrait :
Quel est l'état du marché ?
P. Hermelin : Je n'attends aucune amélioration, malgré les rumeurs de reprise. Nous sommes tout juste positifs. Notre chiffre d'affaires a cessé de chuter car, bien que les prix baissent encore, notre volume d'affaires remonte. Il est difficile de rétablir les tarifs, car nos clients jugent que leurs dépenses informatiques pour l'an 2000 et le e-business n'ont pas généré le profit attendu. Tout cela limite notre marge vers 5 %. Nous devons considérer que c'est notre nouveau standard, et l'intégrer dans nos prévisions.
Nous allons donc :
§ nous donner les moyens de produire rapidement, avec les ADC,
§ rééquilibrer notre offre : moins de Télécom, plus d'infogérance,
§ ajuster nos schémas de fonctionnement : re-facturer les gens du staff, notamment les VP (Consultants vice-présidents).
Quel est l'avenir de Telecom ?
P. H. : Au 1er trimestre 2002, la GBU Télécom (TMN) a perdu 32 % de chiffres d'affaires. Il faut donc prendre des mesures de sauvetage pour ce secteur sinistré. Une solution serait de réincorporer les unités TMN dans les régions, là où elles n'ont pas la taille critique pour tenir le coup. Ce ne sera pas le cas en FRANCE, même si nous avons dû récemment transférer des salariés de TMN vers CGEY, dans le secteur EUPS qui marche assez bien.
Comment démarre Sogeti ?
P. H. : en février 2001, le dirigeant de Transiciel a fait à CGEY une offre de vente. Nous avons refusé, et préféré lancer avec nos propres ressources une marque distincte, mais liée à l'histoire du Groupe. Sogeti se différencie par : une structure très simple permettant de faibles marges, un périmètre local et non global avec un fort taux d'activité, et un métier exclusif de développement d'applications. La répartition de personnel entre CGEY et Sogeti se fait de préférence par unités complètes, comme en France avec l'ex-CG Exploitation.
Les salariés perdent confiance :
qu'en pensez-vous ?
P. H. : je suis d'accord avec ce constat. Nous devons expliquer au personnel ce qu'est notre nouvelle situation. De plus, en période de crise et de démoralisation, les procédures habituelles (lettres de rem, entretiens de carrière) sont un peu laissées de côté. Mais nous sommes attentifs à nos tableaux de bord, et les indices nous montrent que les choses se font plutôt normalement.
Si cette dernière phrase vous fait bondir parce que vous vous sentez grugé sur votre lettre de rem et votre salaire variable, rejoignez-nous à : cftc.cgey@free(z).fr. q
13 500 salariés de CGEY en FRANCE réduits au silence par 3 Délégués syndicaux CGT |
Plus de défense collective de l'emploi : une aubaine pour la Direction ?
A l'annonce de l'état de carence sociale où nous sommes tombés, certains salariés ont réagi avec humour : "Serions-nous une des rares sociétés où la CGT roule pour la Direction ?"
De fait, pourquoi M. Mazon, patron de CGEY France, ne déciderait-il pas demain d'alléger les effectifs ? C'est le moment rêvé : plus d'instances de représentation du personnel à consulter obligatoirement, plus de menace de recours à un expert-comptable, plus de CE, donc plus de droit d'opposition, plus de droit de regard sur la structure des effectifs, la durée du travail, les conditions d'emploi, de travail et de formation.
Et d'ores et déjà, pour les salariés : plus d'activités socio-culturelles, d'inscriptions aux formations CFP, d'interventions du Comité Hygiène et Sécurité …
L'une des dernières lois du gouvernement Jospin bafouée par la CGT du Groupe.
C'est un comble : la loi de janvier 2002, dite de Modernisation sociale, renforce les prérogatives des CE sur tout projet de restructuration et de licenciement économique. Inutile de souligner son utilité pour les salariés, par les temps qui courent.
Mais peut-être nos trois délégués CGT ne voient-ils pas la nécessité de tenir compte des six CE qui représentent 13 500 salariés…
Comment une telle situation est-elle possible ?
Ce qui a créé cette situation, c'est un retard dans l'organisation des élections. Comme avant tout scrutin, on commence par définir le périmètre concerné, le découpage électoral, puis le nombre de sièges à pourvoir selon l'effectif dans chaque établissement, et les conditions matérielles des opérations de vote. C'est presque de la routine.
Mais cette année, les Délégués CFDT ont refusé de signer l'habituel accord de découpage, qui définit nos six CE existants. Nous vous avons annoncé cette étrange position dans ces colonnes, en février. Et puis, trois mois ont passé sans conciliation possible, jusqu'à l'échéance normale des mandats. Là encore, pas de panique, c'est déjà arrivé, il suffit que la Direction et les 5 organisations syndicales représentatives conviennent à l'unanimité de proroger ces mandats jusqu'à la date fixée pour les nouvelles élections.
C'est là que la CGT a pris l'initiative désastreuse de refuser de signer la prorogation.
Alors, que faut-il faire ?
l organiser au plus vite les élections, donc signer les accords nécessaires, sinon c'est la Direction du travail qui décidera du découpage et de la structure de nos instances !
l assurer provisoirement la gestion des activités socio-culturelles, en cette période de forte demande sur les vacances, les activités d'été des enfants et les voyages.
Le mardi 5 juin, les Délégués CFTC ont signé les accords pré-électoraux. La CGC a fait de même. Il reste aux autres organisations une semaine pour faire leur choix : permettre aux instances de reprendre leur cours normal, selon l'accord interne et unanime signé en 2000, ou maintenir la situation de carence et laisser à la Direction du travail le soin de décider de ce qui est mieux pour nous !
Epargne salariale : le sprint continue
Instances ou carence, cela n'arrête pas les négociations entre les partenaires sociaux, heureusement.
Comme le mois dernier, après trois réunions supplémentaires, nous avons une impression de hâte excessive de la part de la Direction.
La mise en place de l'actionnariat en 2002 serait-elle le challenge personnel de M. Hermelin ?
Quoiqu'il en soit, la CFTC ne signera pas avant d'être assurée, chiffres en mains,
l que les mécanismes d'abondement faciliteront l'épargne des "petits salaires",
l que l'abandon éventuel du régime de participation rémunéré à 10 % ne présente aucun risque pour les salariés les moins "joueurs",
l et surtout, que l'épargne salariale ne remplacera pas une vraie négociation sur les salaires. q