AINSI VA LA VIE DU GROUPE
Les analystes ont parlé !
Juste après les vœux et les galettes des Rois, voilà la première épine de l’année dans le pied du Groupe : le 7 janvier, l’agence Standard & Poors déclassait le titre Capgemini de la catégorie « Investissement » (note BBB-) à « Spéculation » (note BB+), où l’on ne trouve aucune autre société du CAC 40.
Ce verdict a vraiment produit un choc parmi nos dirigeants : leurs réactions tant dans le Groupe que dans les media ne se sont pas fait attendre. On a presque crié à la félonie.
… que diront les salariés ?
Toutes proportions gardées, on dirait que Capgemini se sent victime d’une notation injuste. C ‘est une impression désagréable, mais comparable à ce qu’éprouvent parfois nos collègues qui se défoncent sur une mission à risques ou en déplacement pendant plusieurs mois, et se voient noter « C » (ou même « D » si par malheur ils tombent malades et doivent s’arrêter). Brusque retour de balancier, quand le noteur devient noté !
Et peut-être que la Direction n’est pas au bout de ses surprises. Un autre verdict devrait bientôt tomber : le résultat du sondage Baropinion de fin 2004. Si chacun a répondu sincèrement, la tendance générale serait plutôt dans la catégorie « Démotivation » que dans « Enthousiasme ».
En effet, après une année déjà pénible, les salariés se sont sentis bernés deux fois de suite par les surprises-maison de la Direction : la récupération des 21 heures ou 3 jours excédentaires de 2004, et le changement d’opérateur téléphonique.
« Les 3 J » façon Capgemini
L’opération a fait autant de bruit qu’aux Galeries Lafayette, mais beaucoup moins d’heureux. On a pourtant vu arriver le pavé de loin, dès le mois de janvier. Ce point d’interprétation de l’accord 35 heures demandait du tact, car les situations varient selon le statut de chacun (cadre ou non, 217 j. ou 1 600 h). Mais l’absence de communication claire de la Direction et les initiatives des managers locaux, plus ou moins heureuses et démenties ensuite, ont créé la confusion et une impression d’injustice chez la majorité des salariés.
Téléphone : passage en force à l’Orange
Cette mesure est sans doute valable dans le cadre du plan de réduction des coûts, mais son application brutale tient plutôt du décret napoléonien que du management correct. Dans certains cas, elle revient à faire payer aux salariés de Capgemini France le coût direct de la réduction des charges du Groupe ! La DRH aime bien la complication, mais cette fois elle ne s’est pas encombrée de précautions pour gérer le changement… q
APRES 2004-Année-nulle, IL NOUS FAUT 2005-Année-compte-double
Inévitablement 2005 va compter double sur le plan social, compte tenu des tâches qui s’imposent. C’est que maintenant le temps presse pour structurer le nouveau Groupe augmenté du « Pôle LPS » constitué par Sogeti-Transiciel, organisé en holding et filiales comme Capgemini.
Traiter le surplus de 2004
Tous ces mouvements étaient pourtant planifiés, pas vraiment de longue date, mais depuis septembre dernier. La DRH avait d’ailleurs annoncé des négociations à un rythme d’enfer au 2è semestre 2004, pour préparer la création du Pôle LPS et son intégration dans le Groupe.
Mais il fallait prévoir aussi de gérer les affaires sociales courantes, et ne pas accumuler toutes les difficultés en même temps. On ne peut pas mener de front la Négociation annuelle obligatoire à Capgemini et notamment la question des salaires, avec la création du système de relations sociales d’un groupe complexe de 18 000 personnes, tout en rôdant le nouveau découpage opérationnel de Sogeti-Transiciel (pöle LPS) et les changements à Capgemini (filialisation, centralisation du Support).
Autrement dit, les partenaires sociaux, DRH et organisations syndicales, devront mettre les bouchées doubles pour compenser le peu de résultat des négociations entamées trop tard.
En effet, les 5 ou 6 réunions tenues entre septembre et décembre 2004 ont eu pour seul effet de permettre aux nouveaux partenaires –Délégués syndicaux de Capgemini, de Transiciel, et DRH des deux groupes– de faire connaissance et d’apprendre à travailler ensemble. Mais c’est déjà ça …
Et attaquer 2005
Nous sommes donc maintenant devant un programme chargé. Au menu :
v Intégration de Sogeti-Transiciel (ST), dans l’Unité économique et sociale (UES) de Capgemini. C’est chose faite depuis le 7 janvier, par un accord d’entreprise quasi-unanime (une seule organisation syndicale n’a pas signé) ; depuis cette semaine, ST est un peu dans la situation des pays récemment entrés dans l’Union européenne, mais pas dans la zone Euro.
v Harmonisation des statuts de Capgemini et de Sogeti-Transiciel, plus exactement extension à ST des accords en vigueur à Capgemini (accès à la zone Euro). C’est l’ordre du jour d’une réunion fixée au 12 janvier.
v Préparation d’un régime unifié de couverture Prévoyance et frais de santé.
v Définition d’instances de représentation, et désignation de partenaires sociaux à titre provisoire, pour assurer la continuité de gestion jusqu’à la fin de l’étape suivante :
v Cartographie sociale du nouvel ensemble Capgemini–ST : découpage en établissements, périmètre et nombre de sièges à pourvoir dans les CE et les autres instances. Ceci suppose l’aboutissement de la division de Capgemini France en filiales. Délai estimé : courant du 2ème trimestre.
C’est seulement après que des élections pourront avoir lieu, et que la vie sociale prendra son cours normal.
Notre priorité CFTC
Notre premier objectif au cours de ces négociations, est de parer au risque de fragmentation sociale que présente la réorganisation. Par exemple, nous ne laisserons pas découper les instances de représentation du personnel existantes, comme le CE d’Ile de France, ou celui de Régions. *