Retrait du CPE : la CFTC satisfaite mais vigilante
Le Président de la République décide de remplacer l'article 8 de la loi sur l'égalité des chances par un dispositif en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes en difficulté. Jacques Voisin : "la CFTC est prête à entrer dans une démarche constructive pour négocier un nouveau dispositif".

La CFTC se réjouit de la disparition du CPE annoncée par le Président de la République.
Elle regrette le temps qui a été nécessaire au pouvoir pour entendre le sentiment des Français et des organisations intermédiaires.
Conformément aux propositions contenues dans le statut du travailleur qu’elle promeut depuis des mois, la CFTC attend des prochaines discussions sur la sécurisation des parcours professionnels qu’elles permettent non de précariser la situation des salariés, mais de mettre en place les instruments nécessaires pour assurer la continuité des prestations (revenu décent, prestations sociales, formation…) à travers les aléas de la vie professionnelle. Cette sécurisation est seule à même de garantir le retour de la confiance dans notre pays et la relance de notre économie.

Les propositions CFTC pour l'emploi des jeunes
La CFTC est porteuse de propositions pour faciliter l’intégration professionnelle des jeunes, et plus généralement pour mettre en place les dispositifs de sécurisation des parcours de vie des salariés afin de leur permettre parallèlement de faire face plus aisément aux aléas de la vie professionnelle ; elle revendique l’instauration du statut du travailleur. La France a besoin de bien davantage que d’un contrat de travail au rabais pour nos jeunes.

Jacques Voisin (CFTC) reçu par nouvelobs.com
      


Certains héros parmi nous se sont retrouvés à piétiner sous la pluie et plus tard au soleil (certains ont aussi visité les estaminets le long du parcours), venus des heures à l'avance, et avoir l'impression que c'était pour peu de chose.
 
Il n'en est rien (sauf pour l'heure de rendez vous, où nous avons imprudemment annoncé l'heure de rassemblement quand il suffit de donner l'heure de départ théorique).
 
Manifester son désaccord avec le CPE, c'est revendiquer, réclamer un autre traitement du chômage (et pas seulement des jeunes), promouvoir une politique d'accompagnement et de développement de la vie professionnelle sans accepter comme fatale une politique d'assistance au long cours pour ceux qui chutent. On tangente ici les différences entre "intérêt général" et "bien commun".
 
L'"intérêt général" peut se satisfaire, à courte vue, de l'entretien d'une population laborieuse d'une part, et d'une population d'assités sociaux d'autre part, les uns et les autres s'en contentant plus ou moins. Mais, le "bien commun" ne peut se satisfaire d'une marginalisation acceptée, voire organisée, d'une partie de la population.
 
Tout n'est pas mauvais dans les intentions qui ont conduit les concepteurs du CPE. Mais quelle maladresse !
La CFTC ne poursuit pas le but de renverser le gouvernement. Après tout, les gouvernements précédents, de droite comme de gauche reproduisent les mêmes erreurs quant à la négociation préalable. Il s'agit de convaincre le gouvernement de retirer ce projet et d'ouvrir une large concertation sur le sujet de l'emploi en france.

 A Capgemini, nous réservons la grève aux situations graves ou de blocage concernant l'entreprise. Pourtant, nous devons montrer notre détermination. C'est pourquoi nous vous invitons, chacun, à prendre une RTT que nous appelons citoyenne et solidaire, et à soutenir pédibus cum jambis l'opposition au CPE et la construction sociale, l'ouverture de vraies négociations sur l'emploi, la vie professionnelle, et la suppression de la précarité.

 



Samedi 1er avril La CFTC n'accepte pas de discuter que pour remettre à plat le CPE. Jacques Voisin : "Il faut passer par une négociation qui repose sur de nouvelles bases, sur un dispositif qui réponde véritablement à l'attente des jeunes, un dispositif qui se substitue au CPE".

Vendredi 31 mars Décision du Conseil constitutionnel, intervention du Président de la République, projet CFTC contre la précarité et pour l'emploi des jeunes... Retrouvez le tchat avec Jacques Voisin sur permanent.nouvelobs.com. La CFTC ne ne voit pas le sens d'un "Grenelle social" si le Président de la République promulgue la loi. Elle demande une vraie négociation sur l'avenir des jeunes, qui ne peut se faire si on a entériné le CPE. Jacques Voisin : "La seule négociation envisageable est une négociation sur un dispositif au lieu et place du CPE".

Jeudi 30 mars La CFTC relaie l'appel intersyndical et invite ses structures à intervenir auprès des parlementaires.

Mercredi 29 mars L'intersyndicale appelle à une nouvelle journée d’action interprofessionnelle avec arrêts de travail, grèves et manifestations et de mobilisation mardi 4 avril. Déclaration intersyndicale Les organisations syndicales de salariés et les organisations d’étudiants et de lycéens (1) se sont une nouvelle fois réunies dans l’après-midi du 29 mars et ont décidé d’amplifier la mobilisation avec une nouvelle journée d’action le mardi 4 avril 2006. Le succès des arrêts de travail, des grèves et la puissance des manifestations du 28 mars, leur caractère unitaire et intergénérationnel, tout comme la durée du mouvement et son ampleur dans les lycées et universités montrent une mobilisation historique, pour exiger le retrait du CPE et l’ouverture de négociations. II est urgent que les plus hautes autorités de l’État prennent la mesure de la situation et répondent sans ambiguïté à cette revendication. Pour éviter l'enlisement du pays dans une crise profonde, le gouvernement doit s'y résoudre. L'intersyndicale demande au président de la République d'utiliser ses prérogatives constitutionnelles pour que le CPE soit retiré. Les organisations syndicales réitèrent l'exigence de lever l'hypothèque du CPE en le retirant et à partir de là d'engager des négociations immédiates sur l'emploi, la précarité, les modalités d'accès à l'emploi, la formation et l'avenir des jeunes. Elles appellent les salariés, les étudiants, les lycéens, dès aujourd'hui et tout au long de la semaine à s'appuyer sur la dynamique unitaire, à multiplier les initiatives pour exprimer leur exigence de retrait. Elles les invitent notamment à intervenir auprès de tous les parlementaires. Les organisations syndicales sont déterminées à amplifier la mobilisation. Elles mettent le gouvernement en garde contre toute tentative de coup de force notamment en direction des étudiants et des lycéens. D'ores et déjà elles décident d’une nouvelle journée d'action interprofessionnelle d'arrêts de travail, de grèves et de manifestations le 4 avril. (1) CFTC, CGT, FO, CFDT, CGC, FSU, Unsa, Solidaires, Unef, Confédération étudiante, Union nationale lycéenne (UNL), Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl).
Les confédérations syndicales appellent Jacques Chirac à demander au Parlement une nouvelle délibération pour exclure le CPE de la loi "égalité des chances" ([télécharger] la lettre au Président de la République). Jacques Voisin a écrit au Premier ministre : "La CFTC sera prête à discuter dès que les conditions seront respectées pour un débat ouvert visant à apporter des réponses à la situation de précarité vécue par nombre de nos concitoyens, en particulier par les plus jeunes. Nous pourrons vous présenter nos 50 propositions afin de sécuriser les parcours de vie et de faciliter l’adéquation entre les besoins respectifs des salariés et des entreprises" ([télécharger] la lettre au Premier ministre).

Mardi 28 mars La mobilisation sociale du 28 mars exceptionnelle. Près de 2 millions de personnes ont manifesté dans toute la France, plus de 200 000 à Paris, plus de 100 000 manifestants à Marseille, 60 000 à Bordeaux, plus de 40 000 à Nantes, plus de 30 000 à Lyon, Rennes et Grenoble, plus de 20 000 à Pau et à Caen... Déclaration de Jacques Voisin à l'AFP: "Les syndicats ont montré qu'ils étaient prêts à négocier à certaines conditions, mais sont face au Premier ministre qui dit vouloir négocier mais refuse de nous écouter. Il y a sûrement une stratégie de la part M. de Villepin, mais personne n'a intérêt à ce que la situation pourrisse". Ce matin, le président de la CFTC avait déclaré sur LCI qu'il ne pouvait répondre positivement à l'invitation du Premier ministre d'une nouvelle rencontre avec les syndicats, mercredi, sur le contrat première embauche (CPE), dès lors qu'il ne proposait rien de nouveau. "Il ne faut pas contraindre le dialogue. La CFTC ne répondra pas à l'invitation du Premier ministre" ([télécharger] la lettre du Premier ministre).