Retrait du CPE : la CFTC
satisfaite mais vigilante
Le Président de la République décide de remplacer l'article 8 de la loi
sur l'égalité des chances par un dispositif en faveur de l'insertion
professionnelle des jeunes en difficulté. Jacques Voisin : "la CFTC
est prête à entrer dans une démarche constructive pour négocier un
nouveau dispositif".
La CFTC se réjouit de la disparition du CPE annoncée par le Président de
la République.
Elle regrette le temps qui a été nécessaire au pouvoir pour entendre le
sentiment des Français et des organisations intermédiaires.
Conformément aux propositions contenues dans le statut du travailleur
qu’elle promeut depuis des mois, la CFTC attend des prochaines
discussions sur la sécurisation des parcours professionnels qu’elles
permettent non de précariser la situation des salariés, mais de mettre
en place les instruments nécessaires pour assurer la continuité des
prestations (revenu décent, prestations sociales, formation…) à travers
les aléas de la vie professionnelle. Cette sécurisation est seule à même
de garantir le retour de la confiance dans notre pays et la relance de
notre économie.
Les
propositions CFTC pour l'emploi des jeunes
La
CFTC est porteuse de propositions pour faciliter l’intégration
professionnelle des jeunes, et plus généralement pour mettre en place
les dispositifs de sécurisation des parcours de vie des salariés afin de
leur permettre parallèlement de faire face plus aisément aux aléas de la
vie professionnelle ; elle revendique l’instauration du
statut du travailleur.
La France a besoin de bien davantage que d’un contrat de travail au
rabais pour nos jeunes.
Jacques Voisin (CFTC) reçu
par nouvelobs.com
A Capgemini, nous réservons la grève aux situations graves ou de blocage concernant l'entreprise. Pourtant, nous devons montrer notre détermination. C'est pourquoi nous vous invitons, chacun, à prendre une RTT que nous appelons citoyenne et solidaire, et à soutenir pédibus cum jambis l'opposition au CPE et la construction sociale, l'ouverture de vraies négociations sur l'emploi, la vie professionnelle, et la suppression de la précarité.
Samedi 1er avril La CFTC n'accepte pas de discuter que pour remettre
à plat le CPE. Jacques Voisin : "Il faut passer par une négociation qui
repose sur de nouvelles bases, sur un dispositif qui réponde véritablement à
l'attente des jeunes, un dispositif qui se substitue au CPE".
Vendredi 31 mars Décision du Conseil constitutionnel, intervention du
Président de la République, projet CFTC contre la précarité et pour l'emploi
des jeunes... Retrouvez le tchat avec Jacques Voisin sur
permanent.nouvelobs.com.
La CFTC ne ne voit pas le sens d'un "Grenelle social" si le Président de la
République promulgue la loi. Elle demande une vraie négociation sur l'avenir
des jeunes, qui ne peut se faire si on a entériné le CPE. Jacques Voisin :
"La seule négociation envisageable est une négociation sur un dispositif au
lieu et place du CPE".
Jeudi 30 mars La CFTC relaie l'appel intersyndical et invite ses
structures à intervenir auprès des parlementaires.
Mercredi 29 mars L'intersyndicale appelle à une nouvelle journée
d’action interprofessionnelle avec arrêts de travail, grèves et
manifestations et de mobilisation mardi 4 avril.
Déclaration intersyndicale
Les organisations syndicales de salariés et les organisations d’étudiants et
de lycéens (1) se sont une nouvelle fois réunies dans l’après-midi du 29
mars et ont décidé d’amplifier la mobilisation avec une nouvelle journée
d’action le mardi 4 avril 2006. Le succès des arrêts de travail, des grèves
et la puissance des manifestations du 28 mars, leur caractère unitaire et
intergénérationnel, tout comme la durée du mouvement et son ampleur dans les
lycées et universités montrent une mobilisation historique, pour exiger le
retrait du CPE et l’ouverture de négociations. II est urgent que les plus
hautes autorités de l’État prennent la mesure de la situation et répondent
sans ambiguïté à cette revendication. Pour éviter l'enlisement du pays dans
une crise profonde, le gouvernement doit s'y résoudre. L'intersyndicale
demande au président de la République d'utiliser ses prérogatives
constitutionnelles pour que le CPE soit retiré. Les organisations syndicales
réitèrent l'exigence de lever l'hypothèque du CPE en le retirant et à partir
de là d'engager des négociations immédiates sur l'emploi, la précarité, les
modalités d'accès à l'emploi, la formation et l'avenir des jeunes. Elles
appellent les salariés, les étudiants, les lycéens, dès aujourd'hui et tout
au long de la semaine à s'appuyer sur la dynamique unitaire, à multiplier
les initiatives pour exprimer leur exigence de retrait. Elles les invitent
notamment à intervenir auprès de tous les parlementaires. Les organisations
syndicales sont déterminées à amplifier la mobilisation. Elles mettent le
gouvernement en garde contre toute tentative de coup de force notamment en
direction des étudiants et des lycéens. D'ores et déjà elles décident d’une
nouvelle journée d'action interprofessionnelle d'arrêts de travail, de
grèves et de manifestations le 4 avril. (1) CFTC, CGT, FO, CFDT, CGC, FSU,
Unsa, Solidaires, Unef, Confédération étudiante, Union nationale lycéenne (UNL),
Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl).
Les confédérations syndicales appellent Jacques Chirac à demander au
Parlement une nouvelle délibération pour exclure le CPE de la loi "égalité
des chances" ([télécharger]
la lettre au Président de la République). Jacques Voisin a
écrit au Premier ministre : "La CFTC sera prête à discuter dès que les
conditions seront respectées pour un débat ouvert visant à apporter des
réponses à la situation de précarité vécue par nombre de nos concitoyens, en
particulier par les plus jeunes. Nous pourrons vous présenter nos 50
propositions afin de sécuriser les parcours de vie et de faciliter
l’adéquation entre les besoins respectifs des salariés et des entreprises" ([télécharger]
la lettre au Premier ministre).
Mardi 28 mars La mobilisation sociale du 28 mars exceptionnelle.
Près de 2 millions de personnes ont manifesté dans toute la France, plus
de 200 000 à Paris, plus de 100 000 manifestants à Marseille, 60 000 à
Bordeaux, plus de 40 000 à Nantes, plus de 30 000 à Lyon, Rennes et
Grenoble, plus de 20 000 à Pau et à Caen... Déclaration de Jacques Voisin à
l'AFP: "Les syndicats ont montré qu'ils étaient prêts à négocier à
certaines conditions, mais sont face au Premier ministre qui dit vouloir
négocier mais refuse de nous écouter. Il y a sûrement une stratégie de
la part M. de Villepin, mais personne n'a intérêt à ce que la situation
pourrisse". Ce matin, le président de la CFTC avait déclaré sur LCI qu'il ne
pouvait répondre positivement à l'invitation du Premier ministre d'une
nouvelle rencontre avec les syndicats, mercredi, sur le contrat première
embauche (CPE), dès lors qu'il ne proposait rien de nouveau. "Il ne faut pas
contraindre le dialogue. La CFTC ne répondra pas à l'invitation du Premier
ministre" ([télécharger]
la lettre du Premier ministre).