En deux ans, la CFTC négocie et signe deux accord majeurs sur la Réduction du Temps de Travail :

Les UTE, en 98, qui reconnaissent enfin les travaux exceptionnels : les heures sup sont payées ou récupérées par paquet forfaitaire, soit 200 UTE par mois à IdF autant de travail masqué géré au grand jour.

Les 35 heures en 2000, qui reconnaissent la première heure excédentaire au-delà de l'horaire normal. Les salariés sur sites clients ont sur leur ordre de mission l'horaire applicable sur ce site, et le nombre de jours de RTT correspondants (0 si l'horaire est 35 heures, 23 s'il est à 39 heures); Les heures excédentaires sont récupérées par demi-journées; Les AMS peuvent, à leur choix, enregistrer le temps de présence (heures d'arrivée et départ) ou adopter le régime général. Les cadres gagnent 10 jours de congés en plus des 25 jours de congés payés et de l'ancienneté.

Les grincheux, les défaitistes, les bras cassés, les déconfits, les "perdu d'avance", les idéologues, les permanents du dépité, passés, présents et futur, ont dit pis que pendre du résultat des négociations. Les plus virulents sont ceux qui n'y ont jamais participé, ou qui ont détruit l'action intersyndicale et se sont ensuite croisé les bras. Qu'ont-ils fait contre l'accord depuis ? Rien. Qu'ont-ils fait pour les salariés ? Rien.

Depuis novembre 98, où nous avons organisé un débat public avec des personnalités (CFTC, Centre National des Jeunes Dirigeants, association équilibre), jusqu'à l'aboutissement de l'accord, nous n'avons pas cessé de présenter, à chaque réunion, des textes, des propositions, des contrôles de compréhension, des supports de débat… Il a fallu amener la direction à négocier, casser le blocage (bravo le 22 octobre!), résoudre ou contourner les obstacles, prendre en compte les demandes des autres syndicats… et parvenir à un accord.

Jour après jour, négo après négo, nous avons informé les salariés par tract ou AG, et surtout sur le site CFTC.

Accord plus simple qu'il ne paraît :

1600 heures à produire par an (objectif référence) avec :

  • production, travaux internes,avant vente …: 7h.20 par jour
  • inter-contrat : 7h.20 par jour
  • maladie : 7h. par jour
  • congés d'ancienneté : 7h.20 par jour
  • absences exceptionnelles : 7h.20 par jour

Faites le total.

Toute heure excédentaire peut et doit (à vous de jouer) être enregistrée ET récupérée (vraie RTT et création d'emploi) rapidement : n'attendez pas la fin de l'année !

Remarque : on parle bien de temps de travail en heures !

Nous avons apporté les garde-fous indispensables : préavis de 14 jours pour les jours RTT à l'initiative de l'employeur (en cas de désaccord), horaire précisé SUR l'ordre de mission (et non plus "horaire du client"), co-investissement seulement si le salarié est d'accord et s'il bénéficie de plus de cinq jours de formations, etc…

Ce que ne fait pas l'accord :

Il ne rend pas les managers ni plus ni moins justes, malins ou courageux. Les bons restent bons, les autres progressent. Idem pour nous, les salariés : personne n'écrira à notre place les heures excédentaires sur le rapport d'activité, personne n'ira à notre place le signaler au fur et à mesure au manager !

Il ne définit pas les horaires collectifs, ni les contrats de travail, ni le statut du personnel, ni la politique salariale, … Et c'est vrai qu'il y a là du travail à faire !

Ce qu'il fait :

Il nous donne les moyens légaux de notre RTT, il nous donne les garanties nécessaires pour faire valoir nos droits, il donne de la souplesse à l'exercice normal de notre métier (heures excédentaires reconnues et récupérées), il ouvre la voie d'une culture de répartition de la connaissance et de partage des emplois, c'est un accord vers plus de solidarité.

En résumé :

Maintenant, plus de parlotte, il est temps d'agir : aux salariés de déclarer leur temps et réclamer leurs droits, aux managers d'encadrer et respecter l'accord, aux délégués du personnel de remonter les écarts et défendre les gens, à tous de travailler dans un esprit de progrès pour la vie des gens, pour la bonne marche de l'entreprise et pour l'emploi.

Le chrono des négociations 35 heures L'accident de l'intersyndicale