AINSI VA LA VIE DU GROUPE
Du papier signé, mais
quels effets ?
A chacun ses objectifs : pour la DRH, les résultats se jugent notamment
aux accords signés avec les organisations syndicales.
Pendant toute l’année 2004, aucun accord : le dialogue social a été
inexistant. Puis l’arrivée de Transiciel et le découpage de Capgemini
France en filiales ont ramené DRH et syndicats à la table de négociation.
Il en est résulté une série de textes, visant davantage à prendre acte des
modifications de structure qu’à améliorer nos conditions de vie au
travail.
C’est ainsi que sont parus les accords:
·
de modification de l’UES, pour y intégrer les sociétés
Sogeti-Transiciel qui forment « le pôle LPS ».
·
d’organisation de la représentation (transitoire) du personnel
jusqu’aux prochaines élections générales, et de la représentation
syndicale du nouveau groupe
·
d’harmonisation des conditions d’emploi, qui prévoit l’extension
aux salariés du pôle LPS des accords Capgemini sur : les 35 heures, les
TEA, l’astreinte, le Plan d’épargne groupe, et l’information sociale et
syndicale (accès au web social).
Au moins, ce dernier accord apportera un progrès aux 8.500 personnes
concernées. Malheureusement, l’inertie (ou la mauvaise volonté) des
managers semble en retarder l’effet. Par exemple, nos collègues de LPS
n’ont toujours pas accès à l’intranet de Capgemini … faute de calculette
Safeword ! C’est bête, non ? Et comme qualité des relations
professionnelles, on a vu mieux.
Après les accords,
enfin un désaccord !
Sous cette activité « sociale » apparente mais sans réelle innovation, il
se cache un véritable et très ancien point de blocage : la
question des salaires. Mais cette
année, surprise ! la DRH fait état officiellement de son désaccord avec
les délégations syndicales, comme la loi l’impose en cas d’échec des
négociations. La CFTC n’est sans doute pas étrangère à cette soudaine mise
au pli légal (voir ci-après)
Sondage Baropinion :
bientôt les résultats
Comment nous présentera-t-on le résultat de ce sondage, quel habillage,
quel éclairage le rendront plus beau ? La méthode de traitement n’a pas
été annoncée au début de l’enquête, tout comme lors du précédent sondage,
en 1999. L’astuce avait été de situer les réponses sur une échelle de –100
à + 100 (?!) « Cap Gemini est attentif à ses actionnaires »
récoltait 82 points, « Cap Gemini est attentif à ses collaborateurs »
tombait dans le rouge avec –26, et « Ma rémunération est comparable à
la concurrence » descendait à -47. Franchement, qu’est-ce qui a changé
depuis ? |
Salaires,
pouvoir d’achat, durée du travail : le ton monte en France
Depuis l’annonce des premiers résultats
annuels 2004 des sociétés du CAC 40, la rage sociale ne cesse de monter
contre les grosses entreprises dont les bénéfices explosent, mais dont les
salariés étouffent, à cause de la baisse de leur pouvoir d’achat.
Ce 10 mars sera la réponse très explicite
des salariés et des chômeurs à l’orientation dangereuse du gouvernement :
lundi de Pentecôte travaillé, contingent annuel d’heures sup. relevé à 220
heures, loi dite de « cohésion sociale » allégeant les obliguations des
employeurs en cas de licenciement économique, abrogation de plusieurs
mesures de la loi de janvier 2002 qui renforçait justement la protection
des salariés contre les licenciements trop faciles …
Au surlendemain de la fameuse « Journée de
la femme », n’oublions pas non plus la pénalisation du salaire féminin, à
20 % au-dessous de celui des hommes, notamment parce que les femmes
restent archi-minoritaires aux niveaux hiérarchiques supérieurs.
Heureusement, le Président de la république nous a promis la parité pour
les prochaines années !
Fortement soutenu voire poussé par le
Medef, le gouvernement impose sa vision du libéralisme, selon laquelle le
social serait régi par l’économique.
C’est l’exact opposé de la
conception CFTC. Pour nous, le social n’est pas un sous-produit de
l’économie. C’est au contraire l’économie qui est au service de la
personne humaine (salarié, chômeur, patron, retraité). Et dans les
entreprises, rien ne doit se faire sans les salariés.
En même temps, on constate un tournant, un
début de prise de conscience. Le Ministre de la Cohésion sociale, par
exemple, propose aux partenaires sociaux d’ouvrir des négociations sur les
salaires par branche professionnelle.
Cela pourrait relancer les négociations
d’entreprise, à condition que les éventuels accords de branche contiennent
des clauses impératives, pour empêcher les accords d’entreprise d’être
moins favorables aux salariés !
Comment ça se passe à
Capgemini
Il faut reconnaître que Capgemini se
différencie de ses voisines de CAC40 : chez nous, les résultats
aussi sont en baisse. Et comme l’an
passé, le remède contribue à fatiguer le malade : le Groupe a supporté 220
millions de frais de restructuration, dont 127 millions d’euros pour des
réductions d’effectif (contre 141 M€ en 2003).
Sur ce point, Capgemini s’aligne sur les autres grands groupes : pas
question de politique salariale concertée.
Seulement, il existe 2 obstacles :
·
un résidu historique de la grande époque du Groupe : l’Accord
salaires de 1991. La Direction a dû le signer dans un moment d’égarement
car depuis 1992, elle met tout en œuvre pour ne pas l’appliquer.
·
La loi -tant qu’elle existe
encore !- obligeant les employeurs à négocier chaque année dans les
entreprises, sur les salaires
Alors nous avons
depuis plus de 10 ans une parodie plus ou moins réussie de négociation.
Pour la DRH, il faut faire semblant de respecter la loi, jouer aux
syndicats la comédie de la négociation, mais surtout ne rien lâcher :
depuis toujours, la direction générale entend
se réserver exclusivement la gestion des salaires.
La CFTC a donc assigné
Capgemini au Tribunal de grande instance, pour défaut de négociation. Mais
la justice est lente : après deux ans de procédure, nous avons enfin la
date de la plaidoirie : ce sera le 9
septembre 2005 à 13h30, au TGI de Nanterre. Nous vous en reparlerons d’ici
là. q |